Donner la vie, c'est aussi donner son innocence

A toi, mon enfant.

Le jour où je suis devenue ta maman, je n’imaginais pas à quel point je pourrais t’aimer.
Même si je m’en doutais, j’étais bien loin de la réalité qui m’attendait.
Chaque jour je te regarde grandir .
Chaque jour je me regarde grandir.

En te donnant la vie, c’est aussi mon innocence que je t’ai donné.
A bien y regarder, il ne m’en reste plus.

Désormais, et pour le restant de nos vies, je serais inquiète pour toi.

Tu es malade ? Quelque chose te contrarie ? Tu as peur ? Un danger te menace ?
Mes propres faits et gestes peuvent avoir des conséquences sur ta vie.

Je ne te mets plus en avant sur ce blog ou sur les réseaux sociaux à partir du moment où tu commences à devenir « grand ». Je veille à te respecter. C’est ton image et même si tu râles parce que tu souhaites que j’envoie la « photo à tes (mes) copines sur Facebook », je ne le fais pas. Il t’appartiens de construire ton identité numérique.

Les « copiés-collés » de publication où on interroge ses enfants sur leur prénom, âge, couleur préférée, plat préféré etc me font peur elles aussi. Je les fais avec toi pour m’amuser mais je garde tes réponses pour moi car Internet est un vaste espace où se rencontrent bien des personnages, parfois peu recommandables. Pour te préserver d’un bug quelconque ou de la diffusion de ces informations qui pourraient atterrir entre de mauvaises mains, je préfère rester vigilante.

Bien sûr, je reste humaine et je succombe parfois à la folie d’une photo mais souviens-toi  : ce n’est pas parce que je ne te « montre » pas que je ne suis pas fière de toi. C’est parce que je t’aime et que je te protège.