Aujourd'hui, je me confie à vous : je vous parle de Grossesse Extra Utérine

Avec la visite de la maternité de Port Royal, des souvenirs datant de 2008 sont remontés à la surface. Quand je vous ai demandé ce que vous voudriez lire sur le blog, j’ai eu beaucoup de « parle nous plus de toi », donc aujourd’hui, je me confie un peu et je vous parle de Grossesse Extra Utérine (GEU).

Aujourd'hui, je me confie à vous : je vous parle de Grossesse Extra Utérine

Décembre 2007, papa geek et moi nous lançons dans cette belle aventure: on veut un bébé !
Après quelques mois de cycles longs, irréguliers, je consulte mon gynécologue qui m’annonce après examen que je souffre d’un trouble appelé Ovaire Poly Kystique. Globalement, les ovaires fabriquent beaucoup de follicules qui grossissent tous ensemble et du coup aucun ne parvient au stade nécessaire à une ovulation correcte. De ce fait, pas de bébé… Comme il s’agit du médecin qui m’a mise au monde (oui, ça lui a fait un choc aussi de me voir la première fois), il suit aussi ma mère et connait donc un souci particulier familial: une ménopause précoce (38 ans).

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Après 6 mois à prendre des cachets pour déclencher mes règles (et mettre fin à des cycles de 60 jours…)On prend alors la décision de donner un coup de pouce à la nature qui se veut décidément capricieuse et je me retrouve avec un inducteur d’ovulation pour booster un peu mon corps. Certaines connaissent surement ce médicament: Clomid. Le médecin m’avertit du risque de grossesse multiple. Sachant que les jumeaux sont légendes dans ma famille, je ne suis pas rassurée, je me vois presque avec des triplés voir plus mais il faut bien tenter alors je file à la pharmacie chercher cette boite qui réalisera le miracle de la vie.

Juin 2008, je commence le Clomid (Cloclo pour les intimes). Le 1er juillet, je fais un test : POSITIF ! ! ! je n’y crois pas ! La grossesse date du 19 juin. je suis enfin enceinte ! Je pleure de joie, je n’ai jamais été aussi heureuse de ma vie. Je le vois déjà dans mes bras, dans ma tête, ce ne sont pas des cellules en formation mais bien un bébé, MON bébé qui est là, en moi. Je suis dans une bulle, je me dis que peut-être le test est un faux positif ?
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Alors, j’en fais un deuxième… Positif aussi.

Je file au laboratoire pour confirmer ceci par une prise de sang. Le résultat est « légèrement positif », selon la laborantine il faut voir le médecin et contrôler car soit la grossesse est plus récente que je ne le pense, soit il y a un souci. A la deuxième prise de sang, le taux a augmenté, la grossesse évolue.
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Je suis tellement heureuse qu’à 18 jours à peine, mon ventre se montre déjà …

Je sens pourtant que quelque chose ne va pas. Je vérifie sans cesse que je n’ai pas de sang quand je vais aux toilettes. Le 16 juillet, le cauchemar a commencé. Au réveil, je découvre des tâches de sang marrons dans mes sous vêtements.  Inquiète, j’appelle ma mère qui me dit d’appeler et de prendre rendez vous avec le gynécologue.

Le lendemain après midi, pétrifié de peur, je me rends à mon rendez vous. C’est le collègue de mon gynéco qui me reçoit car mon gyneco est occupé avec un accouchement en urgence. Je m’installe sur la table, face à moi un écran géant. J’espère de tout mon coeur que l’on ne m’annoncera aucune mauvaise nouvelle et que j’aurai la surprise de découvrir mon bébé. Malheureusement, il n’en fut rien.

Le médecin commence l’échographie. Rien ! Je connais cet utérus, ça fait des mois que je regarde des photos d’échographies, je sais que je reconnaitrais s’il y a quelque chose. cet utérus est VIDE !

 » Je suis désolé, je pense que vous faites une fausse couche Madame ». La voix du médecin résonne dans ma tête pendant que je retiens mes sanglots comme je peux. Il me précise que deux possibilités sont à envisager dans mon cas. Soit j’ai fais une fausse couche et c’est la raison pour laquelle on ne voit rien. Soit je fais une grossesse extra utérine mais pour le moment, il ne distingue rien. En cas de douleurs, je dois revenir en urgence consulter.

Je continue de saigner… Le 24 juillet, je ressens une gêne. Pas de douleurs, mais une gêne et j’ai un très mauvais pressentiment. Ma belle mère vient avec moi aux urgences de l’hôpital Béclère à Clamart. Je suis prise en charge et on découvre une grossesse effectivement… Logée dans ma trompe droite. On découvre aussi que je fais une hémorragie interne. je me retrouve en moins de 30 minutes avec un garde veine, allongée sur un brancard, avec ordre de ne pas bouger. On m’emmène en urgence au bloc pour une chirurgie. La situation est dangereuse.

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Je vous avouerai qu’à ce moment là, j’ai presque souhaité mourir moi aussi. On allait m’enlever mon bébé… Certes, il n’est pas au bon endroit, mais il évoluait normalement. ce qui expliquait d’ailleurs pourquoi j’étais en danger… La trompe pouvait éclater à tout moment. Pourquoi?  On me demande si je fume : non ! Si je suis consommatrice de substance peu recommandées : non, jamais ! Je n’ai pas plus de 40 ans non plus. Je suis tombée dans le s2% de « pas de chance ». Super ! Papa geek a été prévenu, il quitte le travail en trombe et arrive aux urgences, juste avant que je ne parte pour le bloc.  Quand on m’emmène, je lui laisse mon alliance et ma bague de fiançailles. Quand les portes se referment, je l’entends fondre en larmes. Je le sens, il a peur pour moi.  Pour lui cette grossesse n’est pas encore réelle, il ne la voit pas, ne la ressens pas comme moi.

J’ouvre les yeux, papa geek est là et m’annonce tout sourire « je ne pourrais pas t’appeler mon petit éléphant, tu as toujours tes deux trompes ». je lui souris mais la seule chose à laquelle je pense est « Je m’en fous de ma trompe, on m’a arraché mon bébé ». Puis je m’endors. le personnel médical est aux petits soin, les infirmières m’apportent même un panier avec des croissants et des pains au chocolat pour le petit déjeuner. On essaie de me consoler. On vient me faire une injection pour « éliminer les résidus ». Quelle belle expression…

Je sors de la maternité avec quelques cicatrices souvenirs. En quelques jours je me trouve étonnamment bien remise. Je ne veux pas oublier cette grossesse, mon bébé… mais je vais bien. C’était une illusion. Mais je n’allais le découvrir que quelques mois plus tard, quand je serai de nouveau enceinte, de James. Tout est remonté à la surface pendant ma grossesse, ce fut dur. Je n’ai réussi à m’attacher à cette seconde grossesse que vers le 7eme mois. A la naissance de James, je reste convaincue que la « froideur » avec laquelle j’ai accueilli mon fils était due à cette peur de perdre de nouveau mon bébé. J’ai eu une grossesse avec un diabète gestationnel et des troubles psychologiques à cause du deuil de cette GEU qui est revenue me hanter. On me répétait que si je ne faisais pas attention au sucre, je pouvais perdre mon fils. J’ai du inconsciemment vouloir me protéger « au cas ou ». Résultat, je n’ai pas vécu à 100% ma grossesse de façon aussi épanouie que je l’aurai vécu si je n’avais pas vécu cette GEU…

  • Mayo Clinic Guide to Fertility and Conception, 2nd Edition: Expertise from Leading Fertility Specialists for Maximizing Reproductive Health and Growing Your Family
Https://www maman-geek com/4893-grossesse-extra-uterine html
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karen
karen

tu me refais pleurer… d’autant que tu es une de mes amies très proches (on peut dire ca sur le blog ? lol) et que à ce moment là je vivais moi enfin le bonheur d’être maman puisque j’ai accouchée le 13… Ca n’avait pas été simple non plus tu le sais, du début jusqu’à la fin (puisque j’ai aussi pris l’équivalent du clomid : pergotime) qui n’a pas suffit puisque j’ai du me faire des injections et passé par l’insémination artificielle… Après avoir vécue 3 fausses couches…
Ma grossesse n’a en plus pas été facile et je ne parle pas de cet accouchement de m****…

Tout cela ne gâche rien ensuite au bonheur d’être mère une fois qu’on a ENFIN son bébé dans les bras mais il reste des blessures à vif… qu’on n’oubliera jamais… oh non jamais…
Je t’embrasse fort ma Sandra.

karen
karen

oula je suis tellement émue que j’ai sorti une tonne de fautes, désolée ca pique les yeux Oo… :p

Valérie T
Valérie T

Merci de partager un peu de toi avec nous, je fait partie de ceux qui en avait fait la demande…
Je ne peut imaginer comme ça a dû être difficile pour toi…mais malgré tout cette 1ère grossesse n’aurait pu aboutir.

Ta 2ème grossesse est peut-être arrivée rapidement après, tu n’avais pas eu le temps de réfléchir à ce qui venait de se passer…Tu as eu un suivi après ton intervention ?

Dans tout les cas, je te souhaite d’être épanouie dans une prochaine grossesse si c’est ton désir…

@ bientôt et merci.

anaisl57
anaisl57

ça a du etre un moment très dur, ça fait de la peine quand tu dis que le bébé grandissait mais au mauvais endroit…
Il faut te dire que c’est la vie, la malchance, mais que tu as eu un beau bébé ensuite 🙂
gros bisousss

Fabienne Vereecken
Fabienne Vereecken

Merci!!! Merci pour cet article où tu te dévoiles!
Je suis trop émue pour dire quelque chose d’autre. Désolée!
Calinbisous au petit James!!

lamamanpoule
lamamanpoule

J’ai eut une expérience un peu différente de la tienne mais malgres tout similaire.

J’ai pensé être enceinte, puis perte de sang et aux urgences on m’annonce qu’il s’agit d’un oeuf clair et qu’il fallait qu’il parte. Seulement les médecins m’ont laissé saigner 1 mois. Il m’avait été donner les cacher pour l’expulser chez moi dans mes toilettes! Toute seule à souffrir le martyre sur la cuvette en pleurant puis ils m’ont gratté les « résidus » tout les trois jours avec échographie qui suivait…. Une horreur. J’ai dut supplié pour qu’ils finissent par me faire un curtage; ce curtage a eut lieu le 12 mai 2010 ( une grande importance pour la suite de mon histoire).

3 mois après je suis tombé de nouveau enceinte et là j’ai flippé tout le long de la grossesse. Moi qui ne suit pas du tout comme et ça et puis surtout j’avais dejà eut deux grossesses avant sans problèmes! J’étais stressé à re perdre ce petit bout de Nous.

9 mois plus tard, ma fille, Calliopé est née le 12 Mai 2011. Et oui le même jour que le curtage un an auparavant et dans la même salle de réveil (née par césarienne). Ce jour là, j’avais l’impression d’accoucher deux fois. Et étrangement, cela m’a permit de faire mon deuil de se petit bout perdu un an avant.

Ce sont des épreuves difficiles de la vie de femme et dont seule les femmes peuvent comprendre

karen
karen

merci à toi, d’être aussi toujours là…

Si j’y pense à ces bébés aussi… (FC septembre 06, janvier 07 et septembre 07) je suis tombée enceinte de Maxime le 31/10/07 donc celui de septembre 06 aurait même pu être son grand frère ou grande soeur…

Ici pas de projets d’autre grossesse, tu sais pourquoi… Mais parfois un petit bébé ca me ferait bien envie, mais non… 🙂

bisous

karen
karen

Mon mari m’a toujours comprise et soutenue… d’autant que deux de mes FC se sont passées alors qu’il était très loin… à l’étranger… il y pense aussi. De ce côté là j’avoue j’ai un homme sensible qui a une grande part de féminité, et qui ne la refoule pas forcément…
c’est lui qui a tenu notre fils en premier… il a souffert autant que moi de cet accouchement de 2 jours… non franchement je peux le dire il comprends… meme pour un homme.
Maxime avait un jumeau à la première écho, perdu comme les autres bizarrement celui là ca ne me fait ‘rien’ et pourtant… c’est pareil au fond.
Par contre Rémi l’a mal vécu car il revait d’avoir des jumeaux :p

Agnès
Agnès

C’est une dure épreuve que tu as vécu.

Je te souhaite de vivre pleinement ta prochaine grossesse

cleopat
cleopat

des moments difficiles qu une de mes proches a connu .Dieu merci, comme toi, elle a eu un autre bébé mais des années plus tard ! peut être comme toi a t elle été très marquée par cette épreuve, je ne sais pas, elle n en a jamais parlé !C est je pense une blessure qui a du mal à cicatriser , si toutefois elle cicatrise véritablement un jour.
et pas facile non plus cette ménopause précoce, donc je comprends que tu n aies pas attendu comme cela se fait de plus en plus pour tenter d’avoir un bébé

mary
mary

Je me rappelle très bien « cette aventure » …Oui c’est difficile de perdre un bébé… On y pense chaque jour … Est ce qu’il aurait ressembler aux petits , est ce que ci est ce que ça … Tout un tas de question qui nous rappelle cette perte tout en continuant de vivre.

Et si je devenais Maman
Et si je devenais Maman

Je suis touchée par ton récit.
J’en ai vu des femmes qui faisaient des GEU quand j’étais secrétaire dans un cabinet d’écho.
C’est très triste comme situation surtout quand on attend depuis longtemps.
Ton corps avait gardé en lui l’écho de cette GEU pendant ta 2nde grossesse, ce qui est normal.
Je pense qu’aujourd’hui ce souvenir est un peu plus lointain…

Et si je devenais Maman
Et si je devenais Maman

Tu ne l’oublieras pas… il est un bout de toi.
C’est mon ressenti par rapport aux dires de mes amies ou connaissances.
Mais tu apprends à mieux vivre avec.
La grossesse de James qui s’est bien passée t’as rassurée, donc je pense que la prochaine tu l’appréhenderas moins.
Biz

Maman Marmotte
Maman Marmotte

Kikoo,

Les larmes aux yeux en lisant ton billet,tellement bien écrit,tellement vrai,qui me rappelle bien des choses hélas.

Ce qui est touchant aussi,votre complicité et la tite phrase avec laquelle ton compagnon tente de te réconforter.

J’ai vu quelqu’un faire une grossesse extra utérine et c’est choquant,j’ai subi un curtage pour une grossesse non évolutive au 2 mois de grossesse quelques jours après avoir appris que j’étais enceinte,mon erreur avoir refusée le suivi psy,je me suis dis ça va quand même,et en fait non,ne pas hésiter a avoir un suivi psy après ce genres d’évènements.
Merci pour ton partage émouvant,passe une bonne journée.

Gena
Gena

Je fais parti des malchanceuses… du petit pourcentage de femmes qui a vécu cette mauvaise expérience qu’est la GEU…

Ca me terrifie encore ces mots… d’autant que je ressens chaque mois des douleurs au même endroit.
Et malgré les contraceptifs j’ai toujours peur que ça m’arrive à nouveau. Car oui déjà c’est difficile et en plus quand on en a déjà fait 1 on a plus de chance d’en refaire… chouette!! comme si c’était pas déjà assez difficile de le vivre 1 fois!

Comme toi j’ai eu un bb quelques mois après… me prouvant que si ça pouvait toujours marcher… et donnant tout son sens à ses mots  » le miracle de la vie ».

Je te souhaite de vivre dés que tu le souhaitera une merveilleuse grossesse 🙂